Les
flics enferment avec la loi, Les prisonniers font les hauts
murs Pendant que chantent les bourgeois L'hiver s'annonce
encore plus dur. Dans des taudis restent les vieux Emmitouflés
dans un manteau Ils se finissent devant le feu Ils restent
vieux avec leur peau.
Que faut-il te dire pour que
tu comprennes Pourquoi je t'aime ?
La vie est un
champ de misère Plus le temps passe, plus on détruit
Les hommes ont pollué la Terre L'argent les pousse
à la folie Tout doit se faire avec violence Le
plus fort ont toujours raison Plus de place pour l'innocence
Le monde entier est une prison.
Que faut-il te dire
pour que tu comprennes Pourquoi je t'aime ?
Et
je regarde la terre entière Infirme dans sa médiocrité
Là-bas on meurt, ici on crève Je ne sais plus
où regarder Tes yeux pour moi sont le voyage
Le seul que je puisse espérer je voudrais bien tourner
les pages Sur ce chapitre d'humanité.
Que
faut-il te dire pour que tu comprennes Pourquoi je t'aime
?
Alors j'enrage, alors j'enrage Que me reste-t-il
pour moi Sur le noirci de toutes ces pages Il ne me
reste plus rien de toi Ne peut-on pas m'laisser une ligne
je l'écrirai avec mon coeur Tiens, j'en connais déjà
le titre Je t'aime éternel bonheur.
Tu n'as
pas compris pourquoi je t'aime ?
Paroles &
musique : J-M LE BIHAN
La
Vieille
Ça y est, elle a crevé la
vieille Le vieux était parti plus tôt
Ils ouvrent les placards de la vieille Sont en argent
tous les couteaux Elle gagnait si peu la vieille
Qu'elle économisait tout le temps La Caisse d'Epargne
veille à l'oseille Et son oseille c'est notre
argent Dans la chambre on veille la vieille La vieille
est morte Ils emportent tout.
Ils se partageront
les restes D'une petite dame aux cheveux blancs
L'argent pourrit tous ceux qui l'aiment Ils sont nombreux
ceux qui aiment l'argent Avec du pognon dans la poche
Et quitte à perdre l'amitié On se trahit,
on devient moche On oublie jusqu'à s'oublier
Tu te crois fort, tu te crois riche Tu te dis petit
parvenu Mais sache qu'au regard des plus riches
Tu n'es rien d'autre qu'un trou du cul Tu fais comme
si tu as de la tune Et dire que la vieille n'en avait
pas Tu bouffes connard sa petite fortune Au casino
des cons d'en bas Et dire que la vieille nous aimais
tant Qu'elle faisait attention à vous Et
dire qu'elle était de son temps Mais de son temps
tout le monde s'en fout Elle qui est fragile et si tendre
Qu'elle se réveillait en pleine nuit Et toujours
là pour vous défendre A faire soleil quand
il f'sait pluie Elle était chouette, c'est vrai,
la vieille Son p'tit livret n'est pas si p'tit Elle
avait sa p'tite fiche de paie Tu la voles en pleine
nuit Tu t'achèteras un bateau Pour faire
le beau à Saint Tropez Petit, petit, mais assez
gros Le p'tit magot qu'elle t'as laissé Avec
ses doigts de couturière Elle a tissé
toute sa peau Et si son argent te rend fier Bienvenue
chez les cons d'en haut.
Tu sais que tu mourras
la vieille Lorsque tu rejoindras papa Je serai triste
ma petite vieille La tristesse ne se compte pas
J'achèterai des marguerites Ton chanteur de rue
malheureux Déposera son bouquet d'artiste
Sur la tombe des jours heureux Car tu disais toujours
ma mère Pourquoi les gens ont cent bonheurs
Et ce bonheur là mon p'tit père L'avais
déposé là sur ton cœur Je veux
crier ma vie d'artiste Celle qui ressemble à
tes grands yeux A ce bouquet de marguerite Qui me
rendra si malheureux Mais je ferai ma vie d'artiste
Je resterai droit debout Comme un vieux clown qui se
dit triste Je ferai rire malgré tout Maman,
je veux te dire : Je t'aime Et tu le sais depuis longtemps
Ce verbe là reste le même Pour des milliards,
milliards d'enfants Alors tu sais ma petite vieille
Ce que je veux garder de toi Je n'envie rien, ma petite
vieille Ni ceux d'en haut, ni ceux d'en bas
Paroles &
musique : J-M LE BIHAN
Présent
au Festival International de Rue de la ville d'Aurillac
2016