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                  Tu 
                reposes là , la tête sur l'oreiller et tu dors. 
                Ton repos est le mien, je me sens présent dans tes rêves, 
                alors tranquille je plonge dans mon écriture et je te 
                parle, écoute bien ... Je vais te dire ce qui se passe 
                dans la tête de quelqu'un qui vient de prendre une douche 
                et qui se met à écrire derrière une table 
                blanche, sous une lampe dirigée vers le bas. La pièce 
                dans laquelle je me trouve, à dire vrai n'a rien d'extraordinairement 
                attrayant, une simple piaule aussi étroite que l'esprit 
                d'un bon nombre d'étudiants à qui toutes les chambres 
                de la cité sont destinées.    Quelques 
                mètres carrés de surface, tout juste de quoi placer 
                un lit à une place, un bureau, une chaise. Les murs ne 
                sont même pas garnis de quelques affiches que ce soit, 
                simplement des surfaces blanches et un rideau bleu en plastique 
                devant la fenêtre.    Le 
                tic-tac camouflé d'un réveil sournois, le bruit 
                de quelques voitures ainsi que le grincement de mon feutre sur 
                le papier sans oublier le souffle d'une respiration qui semble 
                m'appartenir sont les seuls bruits qui cohabitent dans la pièce. 
                Sinon tout est calme, rien à dire, rien à espérer, 
                à moins de désirer que l'heure avance pour ne 
                plus avoir à supporter le  chanson grinçante 
                des automobiles. Cette chambre a pourtant une qualité 
                précieuse, par le fait même de t'appartenir et 
                de ta présence, elle devient belle à ton image. 
                C'est un peu comme si tes yeux avaient avalés, d'un seul 
                coup d'un seul, tous les posters, toutes les tentures qui auraient 
                pu se trouver coincés entre des punaises et le mur blanc. 
                Les formes vagues de ton corps sous les couvertures aspirent 
                également à la beauté et au bien-être. 
                Voilà pourquoi j'aime ta chambre.       
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