L'ENFANT D'HIER
 

 

 

 

 
 
La grêle le sang se mêlent
Aux jeux ternes de l'enfant
Qui ramasse pêle-mêle
Ses jouets frissonnants
Son train électronique
Qui marche à l'uranium
Transporte des cadavres statiques
Zombies tout juste en somme
Dans chaque wagon
Des fillettes de quinze ans
Aux corps impulsifs
Et aux traits se pliant
A la rigueur de la règle
Du chargement
S'entrelacent et s'embrassent
Comme des amants
 
La grêle le sang se mêlent
Aux pleurs secs de l'enfant
Qui ramasse pêle-mêle
Ses jouets frissonnants
Il écrase sa toupie
En forme d'H.L.M.
Range son mécano
Rouge mouillé rouge de sang
Claquant avec violence
Au son strict de l'acier
La porte de sa piaule immense
Où l'air est paralysé
L'enfant bien vite sort
Et va s'amuser
Sur la grande pelouse
D'un vert métallisé
 
La haine la peine ne mêlent
A cet enfant de la ville
Qui traîne d'une ficelle
Sur un plancher stérile
Des tanks et des fusils
En guise de jouets
Des restes bien pourris
Des débris des déchets
Peut-on imaginer
Un monde qui se fend
Qui craquelle et puis cède
Aux gestes de l'enfant
Ne connaissant de la vie
Que les pans de quatre murs
Cernés d'un air impur
En guise de sursis
 
Nous étions cet enfant
En marge de la vie
Nous sommes devenus grands
Fini d'être serviles
Nous briserons ce monde
Endiablé et sali
Pour que toute guerre immonde
A jamais soit bannie
Puis d'un grand geste pur
Aux portes des prisons
Nous clouerons la torture
A nous la guérison
Nous creuserons la terre
Où poussera le blé
Adieu toi mère misère
Cessons tous de pleurer
 
 
 
 

 

 

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